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Des vacances pour se découvrir et apprendre

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Vivre ensemble

Ce qui fonde un acte social, c’est une réponse adaptée aux besoins sociaux. Pas à la demande sociale. Les CVL sont un lieu privilégié de constitution du tissu social, car malgré les difficultés de tous ordres, en centres de vacances et en centres de loisirs se brassent, se côtoient, se confrontent des enfants de toutes origines, de toutes cultures, de tous milieux, et que ce moment du « vivre ensemble », du « faire ensemble », du « jouer ensemble » est un moment irremplaçable d’apprentissage de l’autre et du groupe, de respect des différences, de constitution d’un être social.

Bonnes ou mauvaises activités D’une manière générale, quelle que soit la structure qui accueillera cet enfant, le problème central sera l’activité. Mais certainement pas une activité déliée de ce qui la fonde, pas une activité qui se consomme, pas une activité déclinée sur catalogues. L’activité globale. L’activité de l’enfant n’a de réelle existence que si elle répond à un besoin, à une envie, un désir, à un moment que l’enfant choisit. L’enfant est maître de ses apprentissages, de sa manière de grandir, de devenir. L’adulte est maître des moyens à mettre en place pour l’aider à y parvenir. Mais ces activités ? Les sacro-saintes activités. Celles au nom de quoi on bafoue toute notion de globalité de l’enfant, que peuvent-elles être ? Je suis tenté de répondre… tout… Que la vraie question n’est pas là. Mais un tout large, vaste, adapté à chaque temps, à chaque évolution sociale. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises activités. Il y a celles qui mettent en action l’enfant et celles qui le consomment… Une liste ou un catalogue d’activités plaquées par l’adulte ne permet pas un véritable choix. La réunion quotidienne des enfants « choisissant » leur activité sur le tableau préparé par les animateurs sur leurs seules envies et compétences est une négation du choix. Il peut paraître anachronique de répéter que l’enfant, aujourd’hui, pour accéder aux activités dites de loisirs (et aux autres), devra avoir bien dormi, bien mangé, être propre, se sentir bien dans ses vêtements, avoir des repères clairs quant à son hébergement, son cadre de vie, etc. Mais redisons avec force que tant que ces conditions ne sont pas remplies, l’activité n’existera pas, ou restera au stade de l’effectuation, ce qui revient au même.

Apprendre à vivre en collectivité L’enfant, pour se construire, doit pouvoir transformer son environnement. Pas seulement l’appréhender, le comprendre, mais le transformer, pouvoir agir sur. Cela nécessite de revoir en détails la place et le rôle de l’environnement et du milieu dans l’organisation des vacances et loisirs collectifs. La place et le rôle de l’enfant : enfant actif, agissant, certes, mais enfant décideur. Partenaire de ses propres vacances, sujet et non pas objet des décisions qui rythmeront tout ses moments de loisirs. Tous les enfants sont capables de décisions, à la seule condition qu’elles les concernent. Il ne s’agit pas d’installer je ne sais quelle république ou démocratie enfantine. Il s’agit simplement, hors des mots et des déclarations intempestives, de permettre à l’enfant d’aiguiser, de réaliser, d’assumer sa liberté, sa responsabilité, son identité. Les structures de CVL doivent être avant tout le lieu du « départ », de la rencontre avec d’autres milieux, d’autres environnements. Le lieu également de la vie collective, avec son corollaire de règles de vie, d’apprentissage de la collectivité, de la rencontre, du respect de l’autre. En des temps dits d’individualisme, apprendre à vivre en collectivité, à discerner les contraintes et les avantages d’une vie de groupe, voire mettre en place des éléments constitutifs d’une société sont des missions incontournables des structures de loisirs collectifs. Lieux de vie et d’expérimentations des relations entre les enfants et les adultes également. Des adultes installés dans une relation d’aide, de soutien, d’apprentissage. Et de garant des règles instaurées pour que le groupe puisse se construire et vivre. L’autorité, la sacro-sainte autorité de l’adulte, trouvera dans les moments de la vie quotidienne un moyen d’expression la ramenant à sa juste valeur. L’adulte installe un cadre, adapté, sécurisant, qui permet au groupe de vivre, et à chacun de vivre dans le groupe. Sa tâche est de mettre en place tous les moyens qui garantissent cette sécurité, dans une sérénité de relation qui l’installe comme partenaire de tous les moments de la vie d’un centre, et pas seulement de ceux de jeux ou d’autres activités. Sa capacité à faire respecter le cadre, les règles de fonctionnement de ce cadre, à ces moments là, le dispensera d’une relation hiérarchisée, artificielle, conflictuelle même à des moments plus spécifiquement ludiques.

Alain Gheno

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