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Soutenir la réforme des rythmes scolaires

1382607213489[1]À peine un mois après une rentrée « apaisée », l’affaire est entendue ! Réforme bâclée, trop rapide pour certains, trop lente pour d’autres, sans effet probant sur les apprentissages, fatigue des enfants, journées déséquilibrées, activités inintéressantes, animateurs mal ou non formés, coûts financiers insupportables par les collectivités. Et puis, des ESPE qui peinent à se mettre en place.

Un mois ! Quatre semaines après la suppression de la semaine de quatre jours dont tout le monde s’accordait à reconnaître l’aberration, trente jours après la mise en oeuvre mesurée (20% des collectivités) de la réforme des rythmes, après plus de trois mois d’une concertation nationale unique dans l’histoire de notre pays, au moment où la formation des enseignants renaît, le bilan serait fait, les dés seraient jetés : supprimons cette réforme ! Halte à la refondation de l’École !

« Jeu » politicien, poids des conservatismes, peut-être aussi rejet de la notion même de réforme, pourquoi changer ? Changer pour qui ? « Mon objectif n’est pas de construire la société de demain, c’est montrer qu’elle ne doit pas ressembler à celle d’aujourd’hui. » écrivait Albert Jacquard. Sans nier les difficultés, sans nier les complexités, en identifiant les freins et les résistances, aujourd’hui plus qu’hier, nous devons nous mobiliser pour agir notre projet de transformation sociale. C’est un enjeu politique certes, mais c’est du point de vue de l’Éducation des enfants et des jeunes de notre pays que nous construisons nos actions, que nous soutenons la refondation de l’École à l’oeuvre aujourd’hui !

Adapter le rythme de la semaine pour faciliter la réussite scolaire, construire la cohérence des projets éducatifs au plan des territoires, former les enseignants, réinscrire l’éducation artistique et culturelle comme l’une des priorités d’aujourd’hui, porter l’ambition d’une école inclusive, lutter contre le décrochage scolaire, sont autant d’enjeux fondés sur une analyse des faiblesses de l’école d’hier, faiblesses qui touchent en premier lieu les élèves eux-mêmes. L’histoire de notre mouvement est consubstantielle de ces enjeux, de ces ambitions.

Les Ceméa, pour leur part comme avec d’autres, au sein du Cape sont engagés dans le projet de refondation ; nous avons pris le parti de soutenir la réforme en cours, nous restons vigilants, critiques, mais proposants, agissants !

« Le rôle de l’école est de préparer les enfants à mettre en place et à faire vivre cette société de l’échange, dont les principales productions seront des richesses « non marchandables », échappant par conséquent aux raisonnements des économistes : santé, éducation, culture, justice… Cette préparation exige au moins autant d’efforts que l’actuelle compétition à laquelle les contraint une société incapable de les accueillir tous. Elle incite chacun à une émulation où il ne s’agit pas de lutter contre les autres, mais contre soi », disait encore Albert Jacquard. Finalement c’est peut-être ça le vrai clivage politique ! Quand l’Éducation a pour ambition de contribuer à la formation de citoyens autonomes, quand l’École se donne pour intention d’éduquer à l’esprit critique pour ne pas accepter de fait le système dominant, alors elle devient subversive.
Moi, ça me plaît !

Jean-Luc Cazaillon, Directeur général des Ceméa

Vers l’Éducation Nouvelle n°552

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