Site des stagiaires des Ceméa Aquitaine

Un centre de loisirs bien ordinaire, mais en apparence seulement car l’ordinaire ne va pas de soi.

L’accueil commence à 8 heures du matin. Les portes sont ouvertes, des animateurs terminent de déjeuner, des enfants arrivent déjà, seuls ou en petit groupe, accompagnés par des parents. Ils sont accueillis dans le hall, puis chacun chacune retrouve son coin, ses petits copains…

Tout de suite, des activités démarrent, dans le coin des grands, l’ordinateur est en marche, à côté des jeux de cartes s’improvisent. Des moyens se mettent sur la machine à écrire, d’autres sont restés dehors car il fait beau et ont retrouvé le jeu, laissé hier soir, du lancement de fusée. Sur des fils, tendus à hauteur d’enfant, entre deux arbres, ils projettent des petites fusées en carton avec un élastique. Une animatrice raconte une histoire dans le groupe des petits. Ainsi, chacun vaque à ses occupations matinales jusqu’à 9h 30.

Informer pour donner le choix

Après la collation, les enfants du groupe des grands se retrouvent sur la pelouse avec leurs animateurs pour organiser leur journée. Un court moment qui doit permettre aux adultes de donner les informations nécessaires et une concertation des enfants pour que chacun puisse faire des propositions et choisir. Ce matin là, ce fut atelier « bois menuisé », un jeu extérieur dans le parc, préparation de la randonnée pour quelques-uns, et deux enfants restant seuls avec l’ordinateur. On vient de changer l’eau du petit bassin. Des enfants se promènent avec des arcs et des flèches qu’ils se sont fabriqués. Tout à l’heure, ils prépareront des carquois. À l’atelier bois menuisé, trois garçons s’apprêtent à peindre les objets qu’ils ont terminé : un petit bateau, un nichoir et un petit flipper. Ce dernier, hélas, fabriqué avec des morceaux d’aggloméré récupérés, ne résistera pas longtemps aux assauts de ses utilisateurs. « C’est du bois d’initiation » me fait remarquer l’animateur… Le bois blanc coûte cher.

Des petits font voler leur cerf-volant, des « têtards » rapidement fabriqués ; d’autres courent avec une manche à air. Un peu plus loin, d’autres petits groupes jouent avec de la laine. Ailleurs encore, deux enfants ont transformé un plan incliné du parc en piste de planche à roulettes. Le groupe des moyens fait de la terre, mais pas tous, car d’autres sont en train de se tailler des flèches polynésiennes. Ces mêmes archers vont se retrouver ensuite dans un bosquet qui leur sert de cabane ; une zone toujours très convoitée pour des rencontres secrètes. La partie de cachette gamolle engagée par les grands est maintenant terminée et certains se retrouvent au coin « jeux de société ».

Une présence forte et invisible

Mais que font les animateurs ? Rien que de très ordinaire et les enfants, à la fois tranquilles et affairés, donnent l’impression manifeste de savoir que les adultes, ici, travaillent pour eux. C’est même une présence forte et invisible. Car, après des temps d’organisation qui ne durent jamais longtemps, les animateurs accompagnent les enfants en activité, seuls ou à plusieurs, participent aux activités, la relancent parfois. Ou conduisent une séance d’apprentissage lorsque c’est nécessaire, par exemple au « coin terre »…

Pendant le temps calme après le repas de midi, les enfants se sont répartis ici et là, recherchant des coins de fraîcheur, installés sur des couvertures ou dans l’herbe, pour des jeux de société ou un peu de lecture. Mais il y a toujours quelques irréductibles qui ne peuvent pas s’empêcher de courir, alors l’animateur intervient. Un coin buvette-café a été aménagé pendant ce temps calme. Et chaque jour, le petit rituel se rejoue. Sur une table avec un parasol, la buvette fonctionne : un café pour les adultes, des sirops sont proposés aux enfants. Deux enfants officient dans le rôle de garçon de café. Ils passent voir leurs camarades et prendre les commandes. L’animateur de service ce jour-là les aide à verser le sirop dans le gobelets et réalimente les « fontaines » en eau fraîche. Puis les animateurs viennent y prendre leur café.

Déjà l’après-midi, et un groupe de grands s’apprête à partir coucher sous la tente dans la campagne, à quelques kilomètres du centre. Le petit bassin est envahi par les plus jeunes ; le groupe des moyens part en ballade avec son goûter, ses arcs et ses flèches. Il y en a bien quelques-uns qui sont restés au centre, déguisés pour une histoire qu’ils se racontent. Mais que font les animateurs !

Bertrand Chavaroche