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Des vacances pour se découvrir et apprendre

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Vision globale

Les accueils collectifs de mineurs sont à la croisée de réalités, de nécessités et d’enjeux différents. Établir un projet pédagogique nécessite une perception globale de cet environnement.

Lors de discussions dans des stages de formation d’animateurs ou de directeurs, sur les motivations des parents et les raisons pour lesquelles leurs enfants participent à des séjours ou des activités, j’ai régulièrement entendu des prises de positions de stagiaires hiérarchisant ces situations. Ils mettaient positivement en avant les parents qui leur semblaient avoir compris l’intérêt éducatif des séjours de vacances et leur signifiaient être conscients de l’apport que cela peut avoir sur le développement, l’autonomie, les relations de leurs enfants. Pour les autres parents, dont les motivations avancées étaient avant tout pratiques et liées à la nécessité de faire garder leurs enfants, qu’ils soient surveillés, ne risquent ni accidents, ni de faire des bêtises et ne s’ennuient pas, la considération était plus négative, voire condescendante.
On peut comprendre que des animateurs ou des directeurs se sentent plus valorisés dans leur travail et leur fonction par certains arguments que par d’autres. Et qu’en faisant l’analyse de ces réalités lors de leurs stages de formation, ils aient tendance à mettre en avant certaines motivations par rapport à d’autres. Des parents qui sont dans une démarche éducative en opposition à ceux qui ne viendraient que « consommer » une forme de garderie de nécessité. Mais les accueils collectifs de mineurs, qu’ils soient avec ou sans hébergement, qu’ils se situent en temps périscolaire ou en période de vacances recouvrent des réalités, des besoins et des enjeux multiples. Cette globalité a fait et continue de faire leur particularité et leur richesse.

LA RÉALITÉ ET LES BESOINS ÉVOLUENT A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, une des motivations principales de certains départs d’enfants était la nécessité qu’ils se refassent une santé, qu’ils changent d’environnement, qu’ils mangent bien, qu’ils dorment bien et qu’ils respirent le bon air. Ce qui n’a pas empêché ces colonies de vacances d’être le terreau d’une démarche pédagogique d’une richesse inouïe. Il me semble important que les accueils collectifs de mineurs restent dans cette logique globale. Porteurs de situations éducatives et de valeurs et sachant s’adapter à la réalité et aux besoins en fonction d’un environnement. Quelle que soit l’entrée par laquelle les parents ou les enfants aborderont la structure, l’important est ce qu’ils vont être amenés à y vivre et à y construire. Le projet pédagogique se doit de prendre en compte cette globalité.

BÂTIR UN PROJET COHÉRENT ET VIVANT Si l’on ne s‘appuie que sur des réalités matérielles pour organiser un accueil de mineurs, on se dirige fatalement vers de l’occupationnel, du faire pour faire. On ne cherche qu’à s’adapter à des circonstances. La forme dépassera le fond et une activité ne sera pas priorisée en fonction de l’intérêt qu’elle peut représenter pour les enfants, mais parce qu’elle entre dans le cadre. À l’opposé, si l’on méprise ou sous-estime le quotidien, les réalités, les besoins et les motivations du public concerné sous prétexte que cela n’est pas assez noble ou a tendance à interférer avec les objectifs pédagogiques d’un séjour, on se dirige vers du décalage et de l’exclusion pour les enfants et de l’amertume pour les animateurs : « Après tout ce que l’on prépare et fait pour eux, ils ne sont même pas intéressés… » Que la principale motivation de certains parents soit de trouver un mode de garde pour une période de vacances, ou que ce ne soient pas toujours les mêmes enfants qui reviennent chaque jour, cela n’est ni à déplorer, ni à stigmatiser, ni à simplifier mais fait simplement partie d’un contexte sur lequel doit s’appuyer l’équipe de direction et les animateurs pour bâtir et faire vivre un projet. Comment faire en fonction de cette réalité pour organiser l’accueil ? Quel lien pouvons-nous construire avec les parents ? Comment ? Quelles activités proposer ? Pourquoi ? Comment les mener, les faire évoluer ? Quelle ouverture sur l’extérieur ? Le projet pédagogique doit prendre en compte la réalité des enfants pour leur permettre de se construire.

Olivier Ivanoff

Cahier de l’Animation n° 70

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