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Des vacances pour se découvrir et apprendre

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Petites histoires d’enfants

Un centre de vacances maternel. Des enfants et une animatrice qui laissent vivre leurs vacances, qui les construisent. Alors naissent les histoires. Alors se vivent des histoires… De l’imaginaire à l’œuvre, à l’observation spontanée de ce qui nous entoure. Quel plaisir !

Après la sieste, les enfants descendent petit à petit dans la cour. Très vite, Maïssa, Sam Jeffrey, Aslam et Sara se retrouvent tous les quatre perchés sur le puits à jouer, à se pousser, à grimper sur la structure en métal qui le surplombe, sans qu’un jeu s’instaure véritablement. J’attrape une petite balle et je me transforme alors en un gros loup affamé et les enfants en petites brebis très malignes ! On arrête de se chamailler pour avoir le puits à soi tout seul et on se serre même les coudes : « Attention Sara ! Le loup arrive par derrière ! Vite, vite, vite, il va t’attraper ! Ouf, t’es sauvée ! Tu nous auras pas le loup, tralalalalèreuh ! ». Ils se mettent même dans la peau de brebis plus impertinentes les unes que les autres et me narguent du haut de leur bergerie… Grrr ! Je suis de plus en plus affamée et je rôde autour de leur abri en les menaçant, en tentant d’imiter leur bêlement et voilà mon repas du soir mort de rire face à mes singeries de loup… J’impose quelques règles à suivre : Comme j’ai de grandes pattes, je n’ai le droit de courir que pour me placer à des endroits stratégiques ; pour attraper mon festin, je ne peux que tenter de les toucher s’ils sont proches de moi ou de les toucher à la volée avec ma balle. Certaines brebis sont plus hésitantes que d’autres pour mettre le museau dehors… J’oblige donc tout ce petit monde à se mettre en danger en criant d’assez loin pour n’effrayer personne : « Brebis, sortez de la bergerie ! » La bergerie est alors ouverte et je peux pendant un petit laps de temps m’introduire dans leur demeure. Quand j’attrape une brebis, je l’emporte dans mon garde-manger où, elle doit rester prisonnière jusqu’à ce qu’un(e) copain(ine) vienne la toucher pour la délivrer. Les enfants arrivent les uns après les autres et me voici très vite submergée par cette ribambelle de brebis aussi téméraires que solidaires les unes des autres ! Il me faut donc un compère pour ne pas perdre mon repas pendant que je tente d’attraper les rescapés… D’abord Christine qui préfère avoir la balle que courir après ses copains, puis Aurélien qui pense que, « comme j’ai pas le droit de courir, vaut mieux que je garde la balle et que je reste proche du garde-manger et que lui courre après les brebis pour les attraper » La stratégie s’avère efficace ! Au bout d’un certain temps, je laisse ma place de loup à un des enfants mais bizarrement, le jeu semble moins attractif, comme si j’avais véritablement LA place du grand méchant loup qu’on prend plaisir à faire tourner en bourrique… peut-être que leur vraie joie était là ! Quoiqu’il en soit les brebis se remettent à me narguer, une fois ma place reprise dans le jeu, bêlent, chantent et rient à tue-tête et ce jeu de chat prend les dimensions d’un univers pris d’assaut par des petites brebis ravies de voir le gros loup bien dépourvu devant son garde-manger vidé en moins de temps qu’il n’a pu le remplir !

Les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi ! Durant la journée de préparation, nous nous étions mis d’accord, Céline, Romain, William et moi pour travailler principalement sur des activités liées à la nature (arbres musicaux, cabanes dans les bois, herbiers…) afin de permettre aux enfants de prendre pleinement possession des lieux et voire même de dépasser certaines appréhensions comme les piqûres de petites bêtes en tout genre. J’ai donc voulu construire un terrarium pour pouvoir observer les différents insectes que nous rencontrions lors des ballades et des activités sur les terrasses. Les premières réactions sont un peu hésitantes ; tout d’abord en petits groupes, chacun son seau à la main, on part découvrir où se cachent les insectes ; les fourmis sont nombreuses sur les troncs d’arbres, on trouve aussi des grosses larves dans la terre en creusant profond et des araignées sous de vieilles planches… Pour ce qui de la récolte, on n’est pas très au point… Dalia ne veut pas prendre la fourmi sur son doigt parce que ça pique ; Johan a une super collection de larves, un gendarme et des fourmis plein son seau. Mais en courant me montrer son trésor, il trébuche et tout son butin se « fait la malle » dans l’herbe haute ; Dorcas se met à pleurer dès qu’une mouche s’approche d’elle et la majeure partie de nos découvertes sont plus mortes que vives ! Une fois revenus au hangar où nous attend un grand carton en guise de terrarium, nous faisons le compte de nos trouvailles : un escargot jaune, des fourmis en veux-tu en voilà, de grosses larves blanches presque transparentes, un gendarme rebaptisé « policier » par Johan, des araignées de toutes tailles… Nous essayons ensuite à l’aide d’un manuel de reconnaître les insectes ramassées là ; rien à dire, les enfants vont même jusqu’à reconnaître la famille des larves qui se transformeront en une espèce de scarabée ! Je suis un peu rassurée, j’ai redouté quelques instants que cette idée de terrarium ne tombe trop vite à l’eau… Une fois les insectes reconnus, nous nous affairons autour de leur future maison… De quoi çà a besoin tout ce petit monde pour manger, se balader comme dans la nature, dormir ? Aurélien et Omar vont spontanément chercher de la mousse et des cailloux ; Gaëlle les dispose au fond ; Johan ramène du sable pour que les larves puissent se cacher, Dalia continue à chercher de nouveaux spécimens dans la cour pendant que Lehna et Marianne dessinent leurs insectes préférés… Le terrarium prend forme et les craintes des enfants se dissipent et à toute allure ! Christine s’est fait un nouvel ami et tient absolument à aller faire un petit bisou à son escargot avant d’aller se coucher ; Dalia s’amuse de voir la fourmi qu’elle tient dans sa main la mordre sans que cela lui fasse mal et met des fleurs dans le carton pour égayer le quotidien de nos petits amis. Les journées se suivent et il nous arrive régulièrement d’aller remettre de l’eau et des pissenlits dans le carton et de réapprovisionner notre terrarium de nouveaux insectes trouvés au cours des balades.

Solène Marchand

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