N°63 – mardi 17 janvier 2012


IMPORTANT ET URGENT
Clôture des comptes des Ceméa Aquitaine


La clôture des comptes est le 31 décembre 2011. Pour le bon traitement de cette clôture, Sophie, la comptable, a besoin de tous les éléments de l'exercice 2011 avant fin janvier 2012.
Vous êtes donc instamment invités à envoyer vos notes de frais, comptabilités de stage et autres frais le plus rapidement possible.

SOMMAIRE :

ÉDITORIAL

L'AGENDA

LES VACANCES ET LES LOISIRS
• Les stages BAFA et BAFD
• Formation continue des Formateurs de l'Animation Volontaire

ACTUALITÉS MILITANTES
• Etre adhérentE aux CEMEA, c’est aussi régler sa cotisation annuelle !
• Les Ceméa dans la presse

ANIMATION PROFESSIONNELLE
• Quelques nouveautés pour l'année 2012 en matière de formations professionnelles

ÉDUCATION À LA MIXITÉ, À LA PARITÉ ET AU GENRE
• Perspectives de travail

À VOIR, À LIRE, À ENTENDRE
• Avec les repris de justesse
• 4ème festival international du film des droits de l'homme en Gironde

 

ÉDITORIAL

SOMMAIRE

2011 s ‘en est allé… Que vive 2012 !

Que restera–t-il de cette année qui n’a pas dérogé à la règle et s’est achevée un certain 31 décembre au dernier coup de minuit ? Au plan national, je ne saurai mieux le dire que notre Directeur de la communication, Christian GAUTELIER, qui signe l’éditorial de la dernière lettre « Repères & Actions ».
C’est pourquoi je vous invite à en prendre connaissance et à découvrir l’ensemble des contenus de cette lettre qui s’inscrit à la fois dans l’actualité et l’avenir de notre mouvement.

Au plan régional, un de nos grands chantiers 2011, aura été l’élaboration de notre PRAD.
Nous l’avions inscrit à l’ordre du jour de nos deux regroupements de l’année et nous avons pu mesurer l’intérêt porté à ce travail par toutes et tous les militants présents à LIBARRENX les 11, 12 et 13 novembre derniers.
Le groupe de pilotage qui s’est réuni le 6 janvier l’a complété, et nous nous sommes retrouvés le 14 janvier pour finaliser l’ensemble. La dernière version qui sera mise à l’ordre du jour du Conseil d’Administration du 28 janvier, vous sera adressée très bientôt, avant d’être envoyée au Conseil d’Administration National pour approbation.
Puis nous serons amenés à le valider lors de la prochaine AG régionale qui aura lieu durant le regroupement des 2 et 3 juin. D’ici là, chacune et chacun aura alors eu le temps de le lire et de se l’approprier.

Un des axes forts de ce nouveau projet est le renforcement de la synergie entre les trois pôles qui composent les CEMEA : le mouvement, l’association et l’entreprise.
C’est bien à partir de ces trois piliers que s’est construit notre réseau et qu’il continue à exister et à être reconnu. Ceux-ci nous permettent d’agir et de nous engager, d’être vecteurs des idées de l’Education Populaire et de l’Education Nouvelle. Ils reflètent notre identité et portent les valeurs qui sont les nôtres.
C’est à travers eux et pour les CEMEA que doit vivre, en Aquitaine, le projet que nous venons d’écrire pour les cinq années à venir. C’est parce que nous nous engagerons et que nous répondrons, en fonction de nos possibilités, présents, que nous ferons avancer nos idées et que nous contribueront ainsi aux transformations de notre société.

Très bonne année à toutes et à tous et… que vive 2012 !

Claudette ROUSSELI

 

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Pour être diffusées, vos infos (rendez-vous, comptes-rendus, invitations) doivent parvenir au plus tard le lundi soir à l'adresse suivante : info@cemea-aquitaine.asso.fr.

Vous pouvez également rédiger un article sur notre site interne et le déposer dans la rubrique “LETTRES-INFOS”.

 

L'AGENDA

SOMMAIRE

Rendez-vous internes

Autres rendez-vous

• vendredi 27 janvier 2012, aux Ceméa
     Soirée jeux de société

• jeudi 9 février 2012, aux Ceméa
     Analyse des pratiques des formatrices et formateurs de l'animation volontaire

• du 20 au 22 janvier 2012, à Toulouse (31)
     Regroupement national jeunes enfants

• du 3 au 5 février 2012, à Saint Front (43)
     Groupe national montagne - Regroupement hiver

• du 27 février au 3 mars 2012, à Avignon (84)
     Stage aux Hivernales de la danse

 

LES VACANCES ET LES LOISIRS

SOMMAIRE

Les stages BAFA et BAFD


Dans 1 mois les stages des vacances d'hiver démarrent...

... et il devient plus qu'important que vous vous positionniez sur l'un d'eux.

Parce que :
- nous devons déclarer les stages à JS un mois avant,
- nous devons nous donner rendez-vous pour préparer le projet du stage,
- nous devons nous consulter pour faire des demandes spécifiques de matériel,
- nous devons nous (r)assurer,
- nous devons permettre à supère Dominique d'envoyer les contrats...

Vos prévisions d’encadrement pour le début de l'année 2012
(cliquez ici pour retrouvez les stages sur le site interne - Pour accéder au site interne, vous avez besoin de l’identifiant et du mot de passe ; si vous ne les connaissez pas, demandez-les nous).

Pour encadrer un stage... C’est simple !
Vous choisissez le ou les stage(s) qui vous intéresse(nt) et vous prenez contact par mail ou par téléphone avec :
Fabienne ou avec Gyl ou avec Pierre ou avec Adam ou encore avec Dominique.

Pour les stages sur site, l’association prend en charge les frais d’hébergement éventuels des formateurs (auberge de jeunesse si besoin).

Si vous êtes « nouvelle formatrice ou nouveau formateur », pensez à nous le préciser.

Le (?) indique que nous sommes en attente de confirmation de la personne.

 

SOMMAIRE

Formation continue des Formateurs de l'Animation Volontaire



Les soirées et les journées de l’Animation Volontaire, autour de l’activité et des questions autour de l’animation, sont destinées à répondre à la formation des formatrices et des formateurs. Elles sont ouvertes à toutes et à tous, formatrices, formateurs, ancien(nes) comme nouveaux(velles), anciens stagiaires, futurs militants et, bien sûr, à tout(e) militant(e) des Ceméa.

C'est l'occasion également d'accueillir, durant ces rendez-vous conviviaux, les personnes qui souhaiteraient rencontrer les Ceméa Aquitaine.

Pensez à venir avec quelques bricoles à partager.

Le Groupe de Pilotage Animation Volontaire : Fabienne Estra, Dominique Chardonnay, Corinne Fluet, Adam Tourgoudi, Gyl Chassignet.

 

• Jeux de société : vendredi 27 janvier, à partir de 18h

- Jouer et prendre plaisir à jouer
- Découvrir des jeux
- Proposer un jeu
- Apporter de quoi manger et boire à partager

Aux Ceméa, 9-11 rue Permentade, à Bordeaux.

S’inscrire en ligne à la soirée « Jeux de société du vendredi 27 janvier 2012 » : suivre ce lien.

 

• Analyse des pratiques des formatrices et formateurs de l'animation volontaire : jeudi 9 février, à partir de 18h

Pour ce rendez-vous de partage de pratiques, nous traiterons de l'accompagnement des stagiaires dans leur formation.

Clémentine et Luc se sont donnés comme mission de s'appuyer sur le dernier stage qu'ils ont encadré ensemble en décembre pour partager leur expérience.

Cette soirée est ouverte à toutes et à tous.

Chacune et chacun apportera de quoi manger et boire à partager.

Aux Ceméa, 9-11 rue Permentade, à Bordeaux.

S’inscrire en ligne à la soirée « Analyse des pratiques en AV du jeudi 9 février 2012 » : suivre ce lien.

 

ACTUALITÉS MILITANTES

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Etre adhérentE aux CEMEA, c’est aussi régler sa cotisation annuelle !



Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à poser un acte militant en ce début d’année nouvelle, en vous acquittant de votre cotisation 2012.

Vous êtes membre de soutien ? La cotisation est de 5€.
Vous êtes membre actif(ve) ou membre associéE ? Elle est de 15€.

Alors, n’hésitez pas et encore bonne année !
Claudette ROUSSELI

 

SOMMAIRE

Les Ceméa dans la presse



Article paru dans Sud-Ouest du 14 janvier 2012

Des pros de la souris

Dans le cadre de son contrat d'animation locale, l'association des Cemea-Aquitaine anime des ateliers tous niveaux.

Ouvert pour tous, quels que soient l'âge et le niveau, cet atelier informatique est gratuit et fonctionne sans inscription. Il s'agit ainsi de le rendre accessible au plus grand nombre sans contrainte en terme d'organisation.

Cet atelier fait partie du contrat d'animation locale (CAL) sur le territoire de Saint-Vincent-de-Paul, mené par l'association des Cemea-Aquitaine en partenariat avec la commune. Son objectif est d'offrir aux Vincentais une aide de proximité qui leur fait défaut dans le domaine informatique, de manière quasi individuelle, qu'ils soient débutants ou confirmés.

Chacun son rythme
« Bénéficier d'une telle assistance permet aux novices d'appréhender l'outil informatique avec douceur et selon le rythme de chacun, et aux personnes plus aguerries de s'aventurer à approfondir leur connaissance et leur maîtrise de ce même outil », explique Matthieu Maura, animateur-coordinateur des Cemea Aquitaine, à charge du CAL.

Les Cemea fournissent le matériel pour les personnes qui n'en ont pas, mais invitent les participants à l'atelier à amener leur propre matériel, de manière à faciliter la prise en main et l'apprentissage pour les débutants, et à pouvoir s'essayer directement dans de nouveaux domaines pour les confirmés.

« Il est plus pertinent et efficace de s'exercer sur un outil que l'on possède afin d'éviter une petite phase de réadaptation à son matériel une fois l'atelier terminé », explique Matthieu.

Les séances se tiennent tous les quinze jours, de 19 h 30 à 20 h 30, à la bibliothèque de la commune ; il est bien sûr possible d'appeler pour plus d'informations au 06 31 32 66 54 ou 06 21 03 65 75. Prochaine séance ce mardi 17 janvier.

Josiane Dubarry

Programme : bases de l'informatique, conseils, perfectionnement, sécurités, bureautique, multimédia, Internet, e-mail, achat sur Web, communiquer, réseaux sociaux…

 

ANIMATION PROFESSIONNELLE

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Quelques nouveautés pour l'année 2012 en matière de formations professionnelles


Les CEMEA Aquitaine étoffent leur proposition d'actions diplomantes et qualifiantes à destination des professionnels de l'animation ainsi qu'à destination des demandeurs d'emploi. Ce qui se concretise par les formations suivantes :

CQP Animateur Périscolaire Fiche modifiée :
Fruit d'une collaboration avec L'Union Régionale des Francas d'Aquitaine (qui gère les formations), le Certificat de Qualification Professionnelle "animateur périscolaire" vise à former les animateurs en poste ou les demandeurs d'emploi à la fonctions spécifique et complexe de l'animation en accueils périscolaires.
Action relativement courte (200 heures sur le terrain, 217 heures en centre de formation), elle s'insère entre les offres de BAFA et de BAPAAT LTP/LJE que nous proposons déjà.
Construite sur la base de l'alternance, elle permet l'acquisition des compétences de base pour tout animateur en milieu périscolaire - et par extension en accueil collectif de mineur - et permet aussi d'acquérir les équivalences des unités capitalisables 5 et 9 des BPJEPS Loisirs Tout Public.

Plusieurs sessions de formations sont prévues en 2012 et 2013, financées par le Conseil Régional d'Aquitaine.

Voir la plaquette de présentation modifiée

 

BAPAAT Loisirs Tout Public - Loisirs du jeunes et de l'Enfant :
C'est parti pour une 4° promotion, qui débute le 19 décembre et qui s'achevera dans 12 mois !
Le BAPAAT, diplôme de niveau 5 (niveau des CAP et BEP), permet non seulement d'acquérir de solides bases en terme d'animation socioculturelle, mais est aussi une action favorisant l'insertion professionnelle (voire sociale) des personnes.
Nous le mesurons depuis plusieurs années.

Le BAPAAT est également un tremplin efficace vers des qualifications de niveau 4 et tout particulièrement en Aquitaine, vers les BPJEPS Loisirs Tout Public et Activités Physiques pour Tous.

D'une durée de 12 mois, le BAPAAT s'inscrit pleinement dans les logiques d'émancipation des personnes que nous visons, par l'acquisition ou le renforcement de compétences sociales, de savoirs-clés (au-delà du référentiel du diplôme et du métier) qui manquent parfois aux personnes qui l'integre, et qui les bloque dans leur autonomisation et leur émancipation sociale.

Voir la plaquette de présentation

 

BPJEPS LTP (Loisirs Tout Public) Fiche modifiée :
La locomotive des formations professionnelles, connu et reconnu par les employeurs.
Notre 7° promotion depuis 2006 va commencer le lundi 5 mars 2012 mardi 29 mai.
Cette promotion ainsi que les suivantes sont issues, comme le CQP, du partenariat initié l'année derniere avec l'U.R. des Francas d'Aquitaine.
4 sessions, dont une centrée sur Pau, sont prévues de 2012 à 2014.
OPTION : CERTIFICAT DE SPECIALISATION "ANIMATION ET INSERTION SOCIALE"

Voir la plaquette de présentation modifiée

 

DEJEPS "Développement de projets, territoires et réseaux" :
Une nouvelle promotion (la troisième) commencera à l'automne 2012, d'une durée de 20 mois, accessible au salariés comme aux demandeurs d'emplois.
Elle est ouverte à tous les professionnels désirant se qualifier au niveau III, travaillant aussi bien dans le champ de l'animation socioculturelle mais aussi dans toutes les structures de la protection de l'enfance, de la fonction publique territoriale, hospitalière ; quelque soit leur convention de rattachement et la branche des métiers de référence.
Sous réserve que ces structures souhaitent développer ou renforcer leur politique d'animation par la coordination d'équipes, de projets, de réseaux.

ATTENTION :
Pour les salariés dont l'OPCA est UNIFORMATION : constituez et envoyez votre dossier de demande de prise en charge de la formation avant le 30/04/12 !

Voir la plaquette de présentation

 

Et en complément des ces actions longues, nous conduisons actuellement un BPJEPS LTP, un DEJEPS DPTR, participons au Chantier Formation piloté par le CFA Sport Animation Tourisme de Talence et intervenons sur le module "fonctions de direction d'un ACM" du BPJEPS LTP consuit par le CREPS d'Aquitaine.

 

NOUVEAUTÉS 2012 :

1. VAE : les CEMEA Aquitaine sont désormais habilités à l'accompagnement VAE sur tout diplôme de l'animation socioculturelle ou sportive !

2. SEJOURS A L'ÉTRANGER : pendant ou APRES UNE FORMATION professionnelle, ça continue en 2012 !

 

ÉDUCATION À LA MIXITÉ, À LA PARITÉ ET AU GENRE

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Perspectives de travail


Depuis plusieurs années le mouvement a mis au travail les questions d'éducation à la mixité, à la parité et au genre. Des groupes de militant-e-s se sont mobilisés sur la conduite de projets spécifiques, des groupes de réflexions, des journées d'étude, des expérimentations et mutualisation de démarches pédagogiques, des formations de formateur-trice-s etc. Par ailleurs depuis le congrès, l’usage de l'écriture dite « épicène » fait débat au sein du réseau.

Une motion a donc été votée à l'AG de janvier, puis remise au travail à l'AG de juin dans une volonté de réflexion plus globale dans le réseau sur les enjeux et modalités d'action pour l'égalité femmes-hommes. Nous pensons en effet qu'en tant que mouvement d'éducation nouvelle nous ne pouvons pas occulter ce débat.

Cette année, en plus des nombreuses dynamiques et initiatives dans les AT, trois étapes de nature différentes mais complémentaires permettront de poursuivre les réflexions au sein du réseau :

  • Le colloque « Éducation à la Mixité à la Parité et au Genre » organisé par les Ceméa Ile de France les 9 et 10 mars 2012 à Saint-Denis (93). Vous trouverez en PJ une plaquette de travail présentant le colloque. Une invitation sera transmise au réseau ultérieurement.
  • L'édition d'un DVD de ressources pédagogiques « Mixité Parité Genre » à paraître en février 2012. Un exemplaire sera envoyé dans chaque AT.
  • La publication d'un dossier « Mixité Parité Genre » dans la revue Vers l’Éducation Nouvelle d'avril 2012.

Le jour de l’assemblée générale Nationale, le samedi 23 juin 2012 matin ou après midi en fonction du déroulé qui sera retenu, nous proposerons des ateliers d’échanges et de débat. Un atelier de travail portera spécifiquement sur cette thématique. Il marquera un point d’étape signifiant, permettra une appropriation et des échanges sur les enjeux portés par le mouvement d’Education sur ces questions, et constituera la traduction concrète de la proposition faite par l’équipe de direction lors de l’AG du mois de juin dernier.

Par ailleurs, dans la continuité des dynamiques engagées, et en appui sur le travail effectué dans le cadre du projet d'action national « Mixité Parité Genre » lié à la Convention Pluriannuelle d'Objectifs Éducation Nationale, le groupe national « Mixité Parité Genre » pourra alors s'emparer des enjeux ainsi réfléchis dans le réseau pour relancer et continuer le travail de recherche, de développement et d'animation de la vie pédagogique du mouvement sur ces questions.

P.J. : présentation du colloque « Éducation à la Mixité à la Parité et au Genre » - 09 et 10 mars 2012 – St Denis (93)

 

À VOIR, À LIRE, À ENTENDRE

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Avec les repris de justesse



Article paru dans Sud-Ouest du 16 janvier 2012

Vincent Chapon a écrit une thèse sur les parcours d'élèves de bonne famille en échec scolaire dans le milieu sélectif des lycées privés de Bordeaux. L'occasion d'aborder un monde très discret.

L'échec n'est pas l'apanage des pauvres. Il peut survenir aussi dans les meilleures familles, même s'il y est plus rare et qu'il a une autre apparence… C'est ce que démontre Vincent Chapon, 30 ans, enseignant (Ater) à l'université Victor-Ségalen de Bordeaux dans le département de Science de l'éducation et chercheur au sein du Laces (laboratoire culture, éducation, société). Depuis plusieurs années, il étudie les « parcours atypiques » de ces élèves exclus des filières d'excellence. Il s'est choisi un terrain : les établissements privés sous contrat de Bordeaux, toujours identifiés à cette vieille bourgeoisie bordelaise qui vient s'y former et recréer ses réseaux. Le résultat de six années d'enquête ethnologique a pris la forme d'une thèse soutenue en décembre dernier, « Les '' repris de justesse '' des belles écoles », sous la direction d'Éric Debarbieux. Une publication est prévue en 2013.

« Sud Ouest. » Les grands lycées privés bordelais sous contrat sont-ils donc des « ghettos » de fils de bonne famille ?
Vincent Chapon. Non, parce qu'on y trouve aussi quelques élèves - très peu - des classes populaires. Mais on peut dire qu'il y a une très forte représentation des classes supérieures, surtout après la « gare de triage » de la troisième. C'est pour cela que j'ai choisi pour terrain la « Sainte trinité » : trois lycées bien connus, que j'ai rebaptisés dans ma thèse « Domaine Lenoir », « Saint-Guillaume » et « Saint-Michel ».
Ces belles écoles sont à l'image de leur histoire : de grandes bâtisses XIXe. Toutes dispensent une culture d'établissement tournée vers l'excellence, représentative des classes dominantes, vieille bourgeoisie et aristocratie. J'ai aussi enquêté sur un quatrième établissement girondin, rebaptisé « le Seuil », connu pour rattraper les élèves difficiles.

Qu'est ce qui fait la spécificité de ces établissements bordelais ?
Cette culture existe ailleurs. On peut dire que les spécificités locales sont liées à celles de la bourgeoisie bordelaise, attachée au vin, au terroir.
Ses réseaux sont très anciens et aussi très endogamiques. On s'y reconnaît entre pairs, on a tendance à se reproduire entre soi. Cette bourgeoisie inscrite dans l'histoire, le territoire - Parc Bordelais, Caudéran, Cap-Ferret - a des réseaux : liste d'anciens, clubs, et aussi réseaux religieux, qui sont relativement importants à Bordeaux.

Quelle est cette « culture d'excellence » ?
Elle est d'abord une culture des bons résultats scolaires, comme partout. Mais le pan le plus important, et qui a un aspect discriminant, est lié aux normes de comportement. On attend de ces adolescents qu'ils agissent en accord avec la culture d'établissement, qui est en parfait accord celle de la vieille bourgeoisie. L'exemple, c'est la politesse : on doit savoir parler au professeur avec mesure, ne pas dépasser les limites, etc. Il y a aussi la tenue vestimentaire, la coupe de cheveux… Il faut « faire propre ». Tout cela est très subjectif, livré à l'appréciation des enseignants, qui sanctionnent les écarts.

La sélection se ferait donc sur des comportements de classe ?
Oui, de manière indirecte. J'ai eu accès à certaines données, comme le listing de punitions - les heures de colle - montrant qu'on est punis différemment en fonction de sa distance aux codes, c'est-à-dire, souvent, de son origine sociale. Ainsi, en seconde, les élèves sont punis à 80 % pour des raisons de comportement. En terminale, 95 % des punitions sont liées au travail. Ca veut dire que ceux qui sont là sont rentrés dans le moule et que les autres sont partis... L'écrémage est évident et il n'est pas seulement scolaire, il est aussi social.

Qui sont-ils, ces élèves en échec scolaire ? Combien sont-ils ?
C'est difficile à dire. J'ai suivi 75 élèves et environ 25 « repris de justesse » en échec scolaire. Mais le terme est à relativiser. Pour un enfant de bonne famille, le redoublement en seconde, l'orientation vers une autre filière que S, c'est un échec. Celui-ci construit par rapport aux attentes de la famille. Mais ça reste une forme de souffrance, qu'il ne faut pas sous-estimer.

Peut-on faire un portrait-robot de l'élève en échec ?
Il y a plusieurs types. D'abord, ce sont plutôt des garçons, comme partout ailleurs. Une grosse majorité est issue de la « bourgeoisie nouvelle » : une génération qui n'a pas vraiment incorporé les vieux codes. Il y a ceux qui ont eu un « accident de vie » : un deuil, problèmes familiaux etc. Ceux qui vont rencontrer d'autres milieux et se « rebeller » contre l'établissement, la norme familiale. Ceux qui ne rentrent pas dans le moule. Ici, on les appelle les « Bizuts ». Ils vont réussir scolairement, mais leur réussite sociale sera biaisée. Parce qu' ils sont isolés. Et le lycée, ça sert aussi à ça : rencontrer du monde, se faire un réseau.

Qui sont les « repris de justesse » ?
C'est un terme qui vient du terrain, que les élèves emploient eux-mêmes. Ils ont échoué dans cette course à l'élite. Et puisqu'ils ne réussissent pas dans l'école de référence, ils vont ailleurs, pour se faire redresser. Dans des établissements de rattrapage, caractérisés par une prise en charge globale de l'élève, avec l'internat. Ou dans d'autres lieux, moins prestigieux mais pas déclassant : les familles ne veulent pas de promiscuité sociale.

Vous avez enquêté sur des réseaux extérieurs : clubs, associations religieuses, etc. Pourquoi ?
Parce que ce sont des éléments très importants, des réseaux sur lesquels on peut compter. C'est le cas des associations d'anciens élèves : on y trouve des chefs d'entreprises, des prélats, des gradés, etc. Ces réseaux offrent une possibilité de rattrapage social et personnel. Par exemple, on voit des élèves s'investir dans le militantisme politique - à droite, extrême droite - ou religieux, vers les mouvements catholiques traditionalistes, ou anti-avortement. Il y a aussi les séjours linguistiques : on les envoie à l'étranger, ils reviennent bilingues et pourront s'intégrer ailleurs, par exemple dans l'économie du vin.

Ca veut dire que les héritiers y arrivent, quoi qu'il arrive ?
Non, il faut relativiser. Il y a des adolescents qui cumulent plusieurs handicaps : pas les bonnes manières, les bons réseaux... Il y a aussi ceux qui sont sortis du système et que je n'ai pas pu retrouver.
Mais globalement, la frange qui ne réussit pas est beaucoup plus minime que dans d'autres milieux. Et ceux qui échouent ne rejoignent pas pour autant des classes moyennes. Les sociabilités extérieures vont les aider, leur permettre de se reconstruire. Bref, un « tradi » ne deviendra pas SDF du jour au lendemain...

Photo : Le chercheur Vincent Chapon, dans la cour de l'université Victor-Ségalen, à la Victoire. Sa thèse sur les « repris de justesse », soutenue en décembre, sera publiée en 2013. (Photo Fabien Cottereau)

 

SOMMAIRE

4ème festival international du film des droits de l'homme en Gironde



A l'occasion du 4ème Festival International du Film des Droits de l'Homme, le public girondin pourra visionner du 18 au 27 janvier 2012, six documentaires et participer à des débats et des discussions à l'issue des projections.
La question des Droits de l'Homme sera ainsi abordée dans son sens large et sous des angles très divers.
Des intervenants apporteront leurs éclairages sur les fi lms et partageront leur expérience avec le public.

La plaquette